La fête est finie, nous ne nous tairons plus !

Lors de la séance du Conseil communal du 15 juin, Marion Houriet a pris la parole pour exprimer le malaise des femmes dans les cercles politique:

« Chacune et chacun d’entre nous a été élu⸱e, le peuple a voté, la démocratie a parlé. Nous nous retrouvons ici, au Conseil communal, et cherchons à faire entendre notre voix, nos valeurs et nos enjeux.

Nous nous devons d’être exemplaires face à des questions sociétales qui touchent notre population, notre population dans son ensemble, quel que soit son genre, sa croyance ou sa vision.

Malheureusement, je ne peux que constater que plusieurs de mes collègues peinent à oser prendre la parole en public. Et je mentionnerais plus largement le fait que le genre féminin n’a pas la même habitude de s’exprimer en public et ressent même, parfois, une crainte à le faire.

On pourrait considérer ici qu’il est de la responsabilité individuelle d’oser prendre la parole. Soit. Toutefois, si l’une de nous a le courage de le faire, il faudrait alors qu’elle soit traitée avec la même écoute et la même valeur que nos collègues masculins. Or, ce n’est pas systématiquement le cas.

En effet, il est intolérable que lorsque l’une de nous prend la parole, elle soit traitée d’« hystérique », qu’on lui demande de se « taire si c’est pour ne rien dire » ou que certains président.e.s de commissions ne soient pas attentif.ve.s à donner, de manière équivalente et juste, la parole aux hommes comme aux femmes, lorsqu’elle est demandée. Nous avons été élues au même titre que les hommes de ce Conseil communal (parfois même mieux d’ailleurs). Notre voix compte tout autant.

Comme mentionné par M. le Président, l’art. 30, al 1 du règlement du Conseil communal se doit d’être respecté. À ce titre… Nous le disons haut et fort, Messieurs, la majorité des femmes de ce Conseil communal ne tolérera plus aucun manque de respect face à des prises de parole de femmes élues et que chaque dysfonctionnement sera écrit et transmis au Bureau.

Et pour ceux qui soutiennent nos prises de parole, le silence n’est plus une option. Un soutien est nécessaire lorsque vous voyez des dérapages.

La fête est finie, nous ne nous tairons plus. »

Cette lettre est co-signée par Mmes Anne-Francine Simonin, Emmanuelle Carruzzo Evéquoz, Marie Anna Carteron, Monique Gavin, Joëlle Minacci, Diane von Gunten, Caroline Gigon, Sabrina Berrocal, Helen Foster, Fabrizia Sanna Georgi, Mélusine Perrier, Valérie Luccarini, Maria Antonia De Stefanis, Élodie Lopez, Hélène Gandar, Juliette Lerch, Valérie Zonca, Sophie Métraux, Céline Amiguet, Myriam Wider-Nicoulaz, Jennyfer, Vincent, Giuliana de Regibus.