Cette position a été lue lors du Conseil communal du 17.05.2018.
Monsieur le Président,
Chères et chers collègues,
Le groupe socialiste tient à préciser, une fois de plus, que les conclusions du Contrôle Cantonal des Finances (CCF) ne sont pas encore connues et ce, malgré tout ce qui se dit et s’écrit. Nous avons d’ailleurs appelé de nos vœux, et nous le réitérons ici, que le Conseil d’Etat rende public, au minimum, l’intégralité des conclusions du rapport du CCF. Nous l’avons dit et nous le répétons, si Lionel Giradin devait être condamné pénalement, le parti socialiste sera le premier acteur à se positionner et à prendre les décisions qui s’imposent. Ce soir, le temps politique n’est pas encore arrivé.
Nous traversons une période où la sérénité et le calme ont disparu. Disparus de la Municipalité, disparus des groupes politiques. Les ruptures de collégialité sont devenues la norme dans cette législature, tout comme les attaques de bas niveau, tant d’élus que de citoyens qui se lâchent sur les réseaux sociaux.
L’affaire « Girardin » est devenue une croisade politique, un procès médiatique qui n’a aucun précédent dans l’histoire de la politique communale ou cantonale de notre canton. A notre connaissance, il n’y a jamais eu un tel acharnement politique et médiatique pour des faits qui ne sont pas avérés pour le moment. Une preuve de plus ? Un énième article à charge sort le jour-même où certains groupes demandent au Conseil de voter une suspension. Le hasard du calendrier fait bien les choses diront certains ! Mais c’est n’est pas un tribunal médiatique qui jugera le Municipal Lionel Girardin. La justice, ce n’est pas de prendre des faits isolés, de les saupoudrer de rumeurs, d’y glisser quelques fuites dont les sources peuvent questionner, le tout répété à l’envi. La vérité, la seule vérité qui soit légitime et légitimée, c’est au CCF de la déterminer.
Chères et chers collègues, voilà maintenant que vous voulez utiliser le nouvel article 139b de la Loi sur les communes en utilisant l’argument de motifs graves. Ayez au moins l’honnêteté intellectuelle de reproduire cet article dans son intégralité. Car que dit le paragraphe que vous avez omis d’insérer ? « Sont notamment considérés comme motif grave l’ouverture d’une instruction pénale à raison d’un crime ou d’un délit, une incapacité durable, une absence prolongée ou une violation des dispositions de la présente loi en matière de conflit d’intérêt ou d’interdiction d’accepter ou de solliciter des libéralités ou d’autres avantages ».
Nous vous posons les questions suivantes : est-ce qu’une enquête pénale est ouverte ? Est-ce qu’un procureur s’est saisi de cette affaire ? Nul le peut le savoir. Mais si c’était le cas, soyons certains que les nombreux détracteurs l’auraient rapidement fait savoir. Nous comprenons par contre mieux l’empressement de Vevey Libre via ses élus montreusiens et alliés UDC à vouloir ouvrir celle-ci auprès du Ministère Public. Les médias l’ont d’ailleurs largement couverte. Mais quel est son but au-delà du coup politique et de l’effet d’annonce ?
Le Ministère Public n’a donc, semble-t-il, pas ouvert d’enquête, et même s’il le faisait, devons-nous vous rappeler l’existence dans notre système de la présomption d’innocence ? Cela s’appelle l’Etat de droit. Le Municipal Lionel Girardin n’a pas été condamné. Il est donc présumé innocent. C’est ainsi que ça fonctionne dans un Etat de droit.
Enfin, vous parlez à tout va de confiance rompue. Sur quoi vous basez-vous pour affirmer ici que le lien de confiance a été rompu ? Nous savons qu’il y a un audit du CCF en cours, nous savons que la Commission de Gestion travaille là-dessus, nous connaissons même la position de la Municipalité dans sa communication du jour. Alors sur quoi vous vous basez pour annoncer une rupture de confiance ? Il n’y a que la presse, article après article, qui crée cette rupture de confiance. Il n’y a aucun fait avéré, il n’y a rien de concret. Le but de ces articles n’est plus d’informer, c’est de rompre la confiance.
Avez-vous perdu confiance en lisant les journaux ? Ou avez-vous perdu confiance avec des faits avérés, issus d’une procédure contrôlable ? La confiance n’est pas rompue. Nous avons des responsabilités en tant qu’élu, celle de ne pas tomber dans la démagogie en fait partie. S’il faut se baser sur la vox populi pour jauger la confiance, il n’y aurait plus grand monde digne de confiance dans cet hémicycle.
Les attaques d’une violence inouïe contre le Municipal Lionel Girardin ont dépassé depuis longtemps la recherche de la vérité sur les éléments qui lui sont reprochés. Les instances habilitées à faire la lumière sur ces accusations ont été mandatées et nous attendons leur conclusions.