Madame la Présidente, Madame la Syndique, Messieurs les Municipaux, Cher·e·s collègues,
Nous avons été informés par la communication C16/2020 du 28 septembre 2020 d’une évolution préoccupante de la précarité dans notre Ville, en lien avec la crise – les crises – que nous traversons.
Je rappellerais ici brièvement quelques points saillants de cette communication.
Tout d’abord, il paraît important de relever qu’une augmentation importante des besoins est apparue, et avant tout pour des besoins de première nécessité tel que le simple accès à un repas (les besoins ont tout simplement doublé) ou à des denrées alimentaires non périssables, ainsi qu’à des prestations d’hygiène de base.
Il faut aussi relever que l’augmentation de ces besoins concerne non seulement les bénéficiaires connus des aides cantonales et communales, mais aussi de nouveaux publics, nouvellement victime d’une précarité extrême, souvent en lien avec une perte de revenu complète et imprévisible. Il est cité notamment l’exemple des familles monoparentales faisant face à des difficultés multiples et à une perte d’un emploi souvent précaire.
Pour ces nouveaux bénéficiaires, les besoins sont aussi de nature administrative ou d’orientation, notamment pour les aiguiller au sein d’un filet social complexe, aux multiples intervenants.
Dans ce contexte, les partenaires sociaux existants1 sont fortement mis sous pression, non seulement par l’augmentation des besoins, et donc des ressources nécessaires, mais aussi au vu des limites imposées par les restrictions sanitaires, par exemple en lien avec des locaux trop exigus ou du personnel lui-même vulnérable ou insuffisant.
Malheureusement, l’hiver arrivant, la COVID étant toujours là, l’économie étant toujours touchée et les restrictions sanitaires n’allant pas en s’assouplissant, il est à craindre que les demandes ne baissent pas. Il y a fort à parier, notamment, que les besoins d’hébergement d’urgence explosent et qu’il y ait une nécessité absolue pour certains de pouvoir bénéficier d’un repas chaud et d’une protection contre les intempéries.
Devant l’urgence à trouver des solutions pour faire face à ce constat alarmant, nous demandons à la Municipalité de :
- Définir les mesures de soutien nécessaires, en collaboration avec les partenaires sociaux, afin que ces derniers puissent faire face aux besoins croissants, y compris dans le contexte de l’hiver et des restrictions sanitaires.Il y a lieu de considérer autant les mesures financières que les prestations en nature, notamment les mesures logistiques, de locaux ou encore de soutiens en personnel.
- Définir les besoins en communication, information et formation nécessaires pour que les bénéficiaires puissent trouver le plus facilement possible l’aide dont ils ont besoins auprès de la commune et que celle-ci puisse jouer au mieux son rôle de relai et d’orientation.Il y a lieu de considérer par exemple les informations sur le site internet, les informations aux partenaires et relais potentiels sur les mesures prises, mais aussi les besoins éventuels de formation du personnel communal pouvant se retrouver face à ces populations (p. ex. guichet d’information).
- Proposer le cas échéant au Conseil Communal de décider d’allouer les moyens nécessaires pour prendre ces mesures et répondre aux besoins identifiés.
- Communiquer, régulièrement et le plus rapidement possible, sur les besoins identifiés et les mesures prises afin de garantir une aide adéquate aux populations précarisées durant cet hiver.Les démarches prévues en collaboration avec les partenaires sociaux pour identifier les besoins pourraient très rapidement faire l’objet d’une première communication. Il conviendrait ensuite d’informer régulièrement sur les besoins identifiés ainsi que sur les mesures prises mais aussi sur leur évolution et leur adaptation. Un concept global de soutien à la précarité dans le contexte du COVID pourrait faire l’objet d’une communication de synthèse.
Pour le groupe socialiste, Cédric Bussy.