Lutter contre la précarité menstruelle à Vevey

La semaine dernière, la Ville de Renens a lancé un projet pilote visant à lutter contre la précarité menstruelle et à encourager les personnes menstruées à acheter des produits réutilisables et durables. La Ville va notamment distribuer des bons de 20 francs a utiliser dans un magasin de la commune spécialisé dans les produits menstruels. Le coût de cette opération, estimé à 15’000.-, est financé via le Fond communal pour le développement durable de la Ville et sur la base d’une microtaxe sur l’électricité, restituée à la population par le biais de projets.

Ce type d’initiative n’est pas le premier du genre, mais il vient a la suite d’une libération de la parole autour des règles et des problématiques qu’eIles sont susceptibles d’engendrer.

Le Canton de Vaud a de son côté lancé en juin 2021 un projet pilote dans 7 établissements scolaires comprenant l’installation de distributeurs de protections menstruelles biologiques et garantis sans éléments toxiques, ainsi que des projets de sensibilisation en collaboration avec PROFA. En 2022, 45 établissements se joindront au projet.

La Suisse ne dispose pas de données officielles sur la précarité menstruelle mais la RTS a mené une enquête en février 2020, estimant le coût des règles dans la vie d’une personne menstruée à 4500.-. A cela s’ajoutent d’autres formes de discriminations économiques touchant plus spécifiquement les femmes: la “taxe rose” sur les produits dits “féminins“, par exemple, à savoir que les produits hygiéniques féminins, catégorisés en “produits de luxe”, sont taxés à 7,7%.

La précarité menstruelle existe partout, y compris à Vevey. Elle touche, par exemple, des jeunes, des personnes en situation de précarité économique, sans domicile fixe, migrantes, LGBTQAl+. A la précarité économique s’ajoute le tabou sociétal autour des règles qui réduit l’accès à l’intormation. Les personnes menstruées sont éduquées à cacher leurs règles et donc à se débrouiller seules.

Finalement, les protections industrielles jetables comportent non seulement des produits dangereux pour la santé (javel, parfum, viscose, perturbateurs endocriniens, etc.) mais produisent aussi des déchets considérables.

Dès lors, les signataires proposent à la Municipalité de se pencher sur des mesures visant à faciliter l’accès aux protections hygiéniques, à réduire les discriminations liées à la précarité menstruelle et à soutenir les personnes menstruées dans rachat de produits réutilisables et durables.

Nous proposons plus spécifiquement :

  1. De rejoindre le projet pilote proposé par le Canton de Vaud qui permettra d’installer des distributeurs de protections menstruelles gratuits dans les écoles secondaires et de proposer des projets de sensibilisation dans les classes.
  2. D’installer un distributeur à la gare dans le but de rendre les protections accessibles à des personnes plus précarisées.
  3. De proposer, sur la base du modèle de Renens, une subvention sous la forme de bons d’achat pour des produits hygiéniques réutilisables et durables (culottes menstruelles, cups, serviettes lavables, etc.) dans les magasins proposant ce type d’articles (par ex. Bokoloko, Manor, etc.).

Décroissance Alternatives, Joëlle Minacci

Cosigné par le Parti Socialiste, Les Verts et Vevey Libre