Postulat : Stop aux violences domestiques et violences faites aux femmes

Monsieur le Président,
Madame la Syndique, Messieurs les Municipaux, Chères et chers collègues,

En ces temps de post-confinement, les foyers sujets à des tensions violentes peuvent voir augmenter l’emprise des auteur-e-s de violences et l’isolement des victimes. Il en résulte un terreau fertile pour des situations de violence domestique explosives dont les femmes sont les premières victimes (85% des cas en 2018). En outre, le COVID-19 joue contre la décision difficile de quitter son foyer, que ce soit pour des raisons économiques ou sanitaires. De plus, une femme sur trois présente un risque de tomber dans la pauvreté en raison de sa faible autonomie économique.

Pourtant, et alors que le risque de violence domestique a augmenté en raison des mesures de lutte contre le coronavirus, le bulletin d’ASR ne mentionne aucune hausse significative des signalements auprès de la police. Les spécialistes craignent que les victimes ne se manifestent pas ou ne se soient pas manifestées en raison des restrictions à leur liberté de mouvement et nous rejoignons ces craintes. En effet, les différents retours entendus des instituts spécialisés mentionnent plutôt une augmentation des prises en charge. Pour remédier à cette situation, nous demandons à la Municipalité d’étudier les différents points suivants :

  • Une action d’affichage rappelant où trouver de l’aide afin de garantir que les victimes de violence domestique puissent rapidement se faire aider si les tensions à la maison dégénèrent en agressions ou en violences mais également de sensibiliser la population à cette problématique ;
  • La mise à disposition de logements d’urgence et de logements-relais à Vevey, d’autant plus indispensables qu’il en manque cruellement, en concertation notamment avec les associations d’aide aux victimes et le centre d’accueil MalleyPrairie;
  • Une augmentation de la subvention annuelle allouée aux associations actives dans la prise en charge de personnes victimes de violence domestique ;
  • La création d’un Observatoire veveysan, ou de la Riviera, des violences faites aux femmes en charge de suivre et d’évaluer annuellement les violences domestiques et sexistes dans une approche structurelle et genrée, particulièrement pour mieux anticiper les mesures à prendre en cas de pandémie ;
  • D’instaurer une formation spécifique sur le traitement des violences domestiques pour tous les professionnels confrontés à ces situations (personnel communal, du social ou de la police) ;
  • L’ouverture de nouveaux points d’écoute et d’orientation, par exemple à l’administration communale, dans les pharmacies, etc. pour favoriser les voies d’accès à l’aide des victimes de violences domestiques ;
  • Le recensement des offres disponibles sur le travail d’écoute, d’orientation et de suivi des associations afin d’évaluer les ressources manquantes ;
  • La mise en place d’une enquête auprès de la population pour évaluer les situations de violences que connaissent les femmes* en temps de COVID-19.

Au nom du groupe socialiste, Julien Rilliet