Motion : Le wifi public à Vevey, retour dans le futur.

En décembre dernier, dans le cadre de l’adoption du budget 2018, le Conseil communal décidait, par amendement,  de réduire de CHF 8’000.- le budget alloué au wifi public (sur un montant de CHF 30’000.-). Cette décision a été prise malgré les mises en garde répétés du municipal en charge du dossier quant à la vétusté des installations et à la nécessité de les remplacer afin de garantir un service de qualité. Les CHF 30’000.– figurant au budget auraient permis de signer un contrat avec la société Kyos ; contrat qui prévoyait à la fois la mise à disposition de nouvelles antennes sur toute la ville et leur maintien  à long terme, tout en garantissant le service après-vente en cas de problème. Selon les informations fournies par le municipal en charge du dossier, le montant prévu au budget correspondait  à un montant « planché » ; toute modification à la baisse entrainant  l’arrêt de la diffusion du signal wifi en ville.

Les informations données lors du budget se sont malheureusement avérées fondées ; aujourd’hui, il n’y a plus de wifi communal sur le territoire veveysan.

Ce « pas en arrière » est d’autant plus incompréhensible que Vevey s’était justement profilée comme ville pionnière du wifi public, sous l’impulsion du précédent municipal en charge du dossier. Nous étions alors en 2004.

Lors des débats, il a été plusieurs fois affirmé que tout arrêt du wifi communal serait largement compensé par le fait la population dispose de forfaits illimités, lui permettant de « surfer » sur Internet n’importe où, que l’on pense à la 3 ou à la 4 G.

Même s’il est difficile d’obtenir des informations précises sur les types de forfait choisis, la réalité n’est semble-t-il pas si « idyllique ».

En fonction des renseignements obtenus (Comparis.ch, rapport de la ComCo), il ressort que sur 100 personnes qui recourent à la téléphonie mobile, seules 35 disposent de forfaits leur permettant de charger un volume important de données depuis Internet ; les 70 personnes restantes, soit la majorité, se répartissant entre les cartes prépayées (25) et les forfaits limités (40). Ce sont elles qui sont directement touchées par l’arrêt du wifi communal.

Plus que la question de la couverture, c’est en effet le coût qui est le premier critère de choix de l’abonnement, pour les jeunes mais pas que.

Proposer un wifi communal sécurisé, c’est mettre ainsi à disposition un moyen économique d’accès à l’information, que l’on pense au citoyen ou au visiteur de passage. A noter que Suisse Tourisme encourage de tels dispositifs, le fait de pouvoir se connecter gratuitement et facilement à Internet, étant perçu comme un bonus par bon nombre de touristes. A quelques mois de la Fête des Vignerons, cet argument nous paraît avoir d’autant plus de sens.

Tout en jouant ainsi un rôle social, un wifi communal permet également de répondre aux besoins de mobilité présents et futurs de toute collectivité.

Fort de ces différents constats, le groupe socialiste demande à la Municipalité de présenter un projet complet portant sur un dispositif qui permette à nouveau de proposer un réseau wifi public sur l’entier du territoire veveysan, ad minima aux emplacements les plus fréquentés. Nous pensons aux places et lieux de passage, mais aussi aux bâtiments communaux, tel le Musée Yenish, qui met une application téléchargeable à disposition de ses visiteurs.

Il serait également souhaitable que ce projet contienne des informations sur les potentiels effets sur la santé, ainsi sur les possibilités de limiter ceux-ci, en développant le wifi public plutôt que les wifi privés.