Le Conseil fédéral a déclaré vendredi 12 mars, « un des éléments qui peut beaucoup nous aider pour l’ensemble de la société est de déplacer à l’extérieur tout ce qui peut être déplacé … ce sont des comportements qui peuvent aider à maitriser la situation ». Il met en consultation, la possibilité d’ouvrir les manifestations sportives et culturelles avec des restrictions importantes.
Si nous sommes toutes et tous fatigué.e.s des consignes qui s’enchaînent depuis une année et des restrictions que nous avons à vivre, les acteurs culturels ont été clairement les plus prétérités par la crise sanitaire : record de jours de fermeture, aides tardives, budget alloués moindres par rapport aux autres secteurs et manque de reconnaissance.
Même si les lieux culturels ouvrent, ils ne le feront qu’avec des capacités d’accueil restreintes, la rentabilité ne sera pas au rendez-vous, certaines créations ne pourront pas être reprogrammées faute de places dans les agendas des lieux disponibles.
La crise COVID 19 pourrait être l’occasion de sortir la culture des murs, les risques sanitaires en plein air étant clairement moins importants qu’à l’intérieur. Ouvrir des espaces scéniques supplémentaires permettrait à des spectacles de se produire alors que les lieux manquent. Des événements en ville pourraient créer des partenariats avec des restaurateurs, solution « Win Win », s’il en est. Amener un public en ville, stimulerait aussi le commerce local. Et enfin, cela permettrait de rendre la culture plus accessible et peut-être de toucher un public non habitué. Nous avons besoin de sortir, de nous divertir, de mettre du sens à ce que nous vivons et d’explorer d’autres horizons. La culture nous est essentielle, maintenant plus que jamais.
Par un postulat, nous avions l’intention de demander à la municipalité de permettre l’utilisation de lieux publics pour des créations artistiques, de prêter le matériel de la ville et de faciliter les liens avec les instances cantonales et communales (état-major de conduite, ASR et les services communaux. Un poste au greffe municipal a été créé à cet effet il y a quelques années. L’employée municipale en charge des manifestations met en lien les différentes parties et facilite l’organisation de manifestations que nous connaissons bien : marchés folkloriques, cinéma en plein air, fête de la bière, VIFF, Euro foot, etc. Cette offre est visiblement connue de quelques initiés et des associations qui organisent des événements populaires d’envergure. Qu’en est-il des artistes et créateurs.trices, des administratrices et administrateurs de plus petits événements ? Le plasticien veveysan qui aimerait montrer son travail ? Ma voisine danseuse et chorégraphe qui souffre de n’avoir plus fait travailler sa compagnie de danse ? Les musiciens et ensembles de musique ?
Les demandes d’autorisation pour les manifestations, même coordonnées prennent du temps et elles doivent être faites avec trois mois d’avance. Les demandes de subventions demandent des dossiers très complets. C’est du temps non rémunéré, ce qui pour une association de bénévoles n’est peut-être pas un problème ; il en est autrement pour des personnes dont les revenus ne sont pas garantis et qui se sont précarisés avec la crise COVID.
Nous posons donc à la municipalité les questions suivantes :
- Comment la commune communique-t-elle le soutien offert à l’organisation de manifestations publiques ?
- Est-il possible de faciliter davantage les démarches pour l’utilisation de l’espace public pour les beaux jours à venir (mai à octobre 2021) pour des événements culturels de moins de 50 personnes ?
- Est-il possible de mettre à disposition les vitrines des bâtiments communaux et autres et des affichages F4 pour des projets culturels ?
- Est-il possible que la commune et les services de police élaborent un plan de protection général qui serait applicable à tout événement culturel de moins de 50 personnes dans l’espace public extérieur, sachant que c’est aux créateurs de spectacles qu’il revient la responsabilité de les faire respecter ?
- Est-il possible d’utiliser systématiquement les canaux de communication de la commune pour des événements crées par des artistes veveysans via des communiqués de presse, le site internet, panneaux à l’entrée de la ville et les réseaux sociaux ?
- Que ce soit dans le cadre du crédit exceptionnel pour le soutien et la relance des milieux associatifs et professionnels de la culture et du sport ou, si celui-ci n’est pas soutenu par ce conseil ce soir, dans l’enveloppe budgétaire habituelle pour les subventions culturelles, est-il possible de prévoir un mandat unique pour un.e coordinatrice.teur culturel.le qui irait à la rencontre du milieu culturel veveysan et coordonnerait les divers projets dans une vision globale des lieux pouvant être investis cet été ? Il ne s’agit pas ici de coordonner les manifestations déjà existantes ou prévues, mais bien d’étoffer l’offre culturelle en collaboration avec la personne en charge des manifestations à la Ville ?
- Est-il possible d’alléger des dossiers de subventions pour cette année 2021 compte tenu que les acteurs culturels ont été empêchés de travailler la quasi-totalité de ces 12 mois de crise sanitaire et qu’ils sont déjà très mobilisés par les demandes d’APG, RHT et autres indemnisations ?
- Et enfin, est-il établi que les soutiens et subventions obtenues par les artistes sont maintenus même si les spectacles doivent être annulés parce que la situation sanitaire évolue de manière défavorable ?
Pour le PS Vevey
Caroline Gigon (en collaboration de Marion Houriet)